mardi 12 avril 2011

Bodies of nature

Il y a un an, presque jours pour jours, je graduais de l'Université Concordia, majeure en arts plastiques et histoire de l'art. À ce même moment, je lisais sur l'accouchement naturel avec ma grosse bédaine de 8 mois qui ne cessait de pousser... me préparant au grand jour de la naissance de ma fille. Pendant ces 8 mois, à tous les mercredis matin, j'allais dessiner dans une classe studio,  les papillons au ventre me demandant si aujourd'hui le plomb de mon crayon HB allait être fidèle à mon regard et toutes ces pages blanches. Comme j'étais enceinte et que par mesure de sécurité, je ne pouvais plus prendre mon cours de fibres, il me restait que celui-là: le cours de dessin. Je l'avoue, pendant tout mon baccalauréat, je redoutais et repoussais ce fameux cours de dessin... peur de me comparer avec autant de talent, peur d'être face à de petites ou grandes difficultés, peur de réaliser toutes les semaines que décidément le talent n'y est juste pas, peur d'être face à des corps nus qui rendent mon pad à dessin un horrible sketchbook, peur de l'échec quoi!

Il y a un an, je proposais ce mini-portofolio. Je terminais mon baccalauréat et j'allais accoucher dans les quelques semaines qui suivèrent. Étrangement, mon prof de dessin (de tous ceux que j'ai eu) a été celui qui, à travers ses yeux, à vu le plus de potentiel en moi, dans ma façon de dessiner, de voir les choses, d'être créative dans le procédé artistique et le rendu final du projet. J'étais si fière de voir dans ses yeux un regard de reconnaissance et de respect. Comme quoi sortir des sentiers battus permettent les plus belles victoires. Comme quoi, si on ose pas, on ne sait juste pas jusqu'où on peut aller. Comme quoi, quand on est au pied du mur, c'est là où on se projette le plus loin.

À la demande de Seb qui aime mes petits topos d'art, je vous raconte mon projet: Bodies of Nature.

Dans les cours d'intro au dessin, on fait beaucoup de nu. Je dirais presque toujours. Ca nous pratique à bien observer, à bien rendre ce que l'on voit, bref un excellent exercise de dessin, c'est vrai! Finalement, on se retrouve avec des tonnes d'esquisses de nus qui, je l'avoue, finissait par être cher à mes yeux. Plus je les regardais, plus j'aimais ces dessins empreints de fragilité, de sensibilité, de douceur, d'acceptation, etc.! J'ai donc décidé de rassembler ceux que j'aimais le plus pour en faire une série qui parlerait de ces corps, qui finissent par ressembler à la nature. Comme si on faisait parti du cycle de la vie... et qu'étant enceinte et lisant sur l'accouchement naturel, je me convaincais que mon corps était fait pour accoucher naturellement.... que c'était dans la nature des choses. Tout prennait un sens pour moi de jumeler le corps de la femme à ces magnifiques objets de nature qui les rendaient presque similaires (au-delà de leur complexité ou de leurs simplicité). Je devais prendre confiance en cette nature qui allait bien faire le travail par soi-même. Je devais resté groundé au sol, à la terre mère, celle qui crée et donne vie de façon si miraculeuse. Le corps de la femme, ou plutôt le mien, faisait partie de cette nature, de cette terre mère qui donnait naissance...
J'ai accouché naturellement, comme je le désirais, par chance ou par miracle. La vie ou la nature m'a souri. J'étais si fière. Voilà le projet, Bodies of Nature. (Le contraste et la luminosité des images ont du être retouché pour qu'on voit mieux à l'écran de l'ordinateur. Croyez-moi, je ne leur fait pas hommage... mais ca vous donne au moins une petite idée du résultat.)







2 commentaires:

  1. Je suis sans mots... Époustouflée! C'est MAGNIFIQUE!

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  2. Quel chemin, Jo... vraiment! Je suis fière de toi et de tes accomplissements! Continue de nous partager tout ça!

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